Cette section fournit de l'information très basique pour les non-familiers avec le système X Window et sa terminal-ologie. Si vous connaissez déjà les rudiments de X ou les terminaux X vous devriez pouvoir sauter cette partie sans effet indésirable.
Le système X Window ou juste X (jamais X Windows), est un système de fenêtrage portable et transparent pour le réseau comme indiqué (NdT : en anglais) dans la page du manuel en ligne. Il fournit un environnement graphique qui permet la communication à travers différents systèmes d'exploitation, constructeurs et types de matériels. Quand les gens parlent d'un système de fenêtrage en connexion avec Unix, ils font allusion presque toujours à X.
La plus importante caractéristique de X dans notre cas est la stricte séparation entre les programmes qui contrôlent le matériel local avec lequel l'utilisateur s'interface (écran, clavier, souris, etc.) et les programmes que l'utilisateur veut réellement lancer (éditeur, tableur, jeux). Ceci signifie que l'interface logicielle, qui est appelée le serveur X, peut être sur une machine, tandis que les programmes réels, ou clients X, peuvent être sur une ou même plus d'une machine à des endroits totalement différents. Notez que les termes "serveur" et "client" sont utilisés dans le sens inverse dans lequel ils sont utilisés généralement avec d'autres applications client/serveur.
Un terminal X (écrit TX à partir de maintenant) est un ensemble spécialisé de matériel et de logiciel qui se combinent pour former un serveur X, qui est la partie de X qui gère les entrées et sorties vers et en provenance de l'utilisateur. Dans le cas le plus primitif, seul le programme serveur de X et le logiciel de communication tournent sur le TX. Même le gestionnaire de fenêtre tourne sur l'ordinateur hôte auquel le TX est connecté par Ethernet (ou dans de rares cas par des lignes séries ou d'autres types de réseaux), en utilisant TCP/IP.
Le matériel constituant un TX incluera au moins un (grand) écran, un clavier, une souris, de la RAM et des cordons pour la connexion à Ethernet. La plupart des TXs n'ont pas de disque dur, de lecteur de disquette ni d'autres matériels de transfert de données. Ceci signifie que le TX a son système d'exploitation en ROM (rare) ou alors le charge depuis un hôte sur le réseau auquel il est connecté.
Pour récupérer son système d'exploitation d'un ordinateur hôte sous
Linux au moment du lancement le TX joue le scénario suivant : il
envoie un
appel à l'aide à travers le réseau avec son numéro Ethernet comme nom
d'étiquette. Un ordinateur sur le réseau recherche ce numéro dans la
liste des numéros des TX qu'il est autorisé à aider à démarrer. Si ce
numéro est trouvé, il envoie au TX le numéro IP qui lui a été assigné
(par le daemon bootpd
). Ceci permet alors au TX de charger son
système
d'exploitation et les autres données dont il a besoin depuis le disque
dur de l'ordinateur hôte (généralement par tftp
ou
nfs
). Ceci est la procédure généralement employée, expliquée
rapidement.
Un TX est donc en fait un ordinateur complètement équipé avec son propre numéro IP, sa RAM, son programme et son matériel indépendant. C'est en fait un savant idiot. Il est doué pour ce qu'il fait le mieux, c'est à dire gérer les communications et graphiques par le protocole X11.
Idéalement, un TX est silencieux, rapide. D'habitude sans ventilateur, lecteur de disquette ni disque dur, ils ne créent pas de bruit du tout et avec quelques mètres de câble Ethernet vous pouvez placer votre ordinateur bruyant dans une pièce différente et avoir le TX silencieux sur votre bureau. Le TX est construit pour gérer du graphisme X et est donc sensé être plus rapide que, disons, un programme de serveur X sous MS Windows, DOS ou MacOS (NdT : vu la rapidité des processeurs actuels et des réseaux, est-ce encore le cas ?).
Avec le serveur sur une machine et le client sur une autre, le processeur n'a pas à se charger des deux à la fois. Cependant ceci n'est guère perceptible en termes de vitesse (les données devant alors être transportées par Ethernet), et seuls la charge du CPU et l'usage de la mémoire du client sous Linux sont remarquables.
En revanche, vous aurez besoin d'une carte Ethernet ce qui généralement
signifie renoncer à un slot et à une IRQ. Suivant le fabricant, le
logiciel pour le TX peut prendre environ 20 Moctets de l'espace du
disque dur sur votre machine Linux. Vous pouvez toujours effacer
quelques fichiers inutilisés une fois que vous êtes arrivé à comprendre
ce qui est réellement nécessaire. La plupart des TXs ont besoin que la
machine hôte ait les daemons bootpd
et tftpd
installés
et actifs - chacun pouvant engendrer des trous dans votre sécurité. Vous
voudrez probablement avoir un démon supplémentaire, xdm
, lancé
en tâche de fond (NdC : xdm
est le gestionnaire d'accès X,
équivalent à getty
sur un terminal texte). Et finalement, le
grand écran du TX prendra beaucoup de place sur votre bureau, déjà bien
encombré.
Question pertinente !
Tout d'abord, vous avez besoin d'un TX. Si vous avez beaucoup d'argent,
et j'ai bien dit beaucoup, vous pouvez sortir et vous en payer un. Jim
Morton (
jim@applix.com
) poste régulièrement une liste de TXs et
leur prix dans comp.windows.x
. La chance peut aussi vous
sourire. Certains vieux TXs ne peuvent pas être utilisés avec certains
systèmes comme MSDOS, Windows ou OS/2. Certaines entreprises décident
donc de s'en débarrasser plutôt que de s'en encombrer.
Du côté de l'ordinateur Linux, vous aurez besoin d'une carte Ethernet.
Bien qu'il soit en théorie possible d'utiliser un TX via une ligne série
et SLIP, ceci n'est pas recommandé à moins que vous ayez des tendances
masochistes. Jettez alors un coup d'oeil sur l'Ethernet-HOWTO, maintenu par
Paul Gortmaker, (
Paul.Gortmaker@anu.edu.au
), qui contient des informations
sur comment bien acheter et installer les cartes Ethernet. SLIP et CSLIP
sont traités dans le même document, au cas où vous n'auriez pas d'autre
choix. Dans ce cas, il vous faudra aussi consulter le Serial-HOWTO de
Greg Hankins (
gregh@cc.gatech.edu
) afin d'obtenir les meilleures
performances.
Vous aurez également besoin d'avoir un noyau supportant TCP/IP ainsi
qu'un numéro IP pour votre machine et pour le TX. Le Net-2-HOWTO de
Terry Dawson (
terryd@extro.ucc.su.oz.au
) traite de tout ceci.
Enfin vous aurez besoin d'avoir X installé sur votre machine Linux. En
théorie vous avez uniquement besoin des clients X et des programmes
comme xdm
, les serveurs étant inutiles. Mais autant faire un
dernier effort et installer le serveur X sur votre hôte sous Linux à
l'aide du XFree86-HOWTO de Helmut Geyer
(Helmut.Geyer@uni-heidelberg.de
).
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