Les documents composés pour LaTeX doivent obéir à quelques règles supplémentaires, mais pour des documents complexes, LaTeX peut grandement simplifier le processus de mise en forme.
LaTeX est à la base un langage de balisage de document essayant de
séparer le style produit en sortie du contenu logique du document. Par
exemple, la composition d'un titre de section avec TeX nécessiterait
de spécifier un espace de 36 points au dessus du titre, ensuite, le
titre lui-même en gras et en 24 points, puis la copie du texte et du
numéro de page dans la table des matières, et enfin de laisser un
espace de 24 points après le titre. Par contraste, LaTeX dispose de la
commande \section{}
, qui fait tout le travail pour
vous. Si vous devez changer le format des titres de section pour tout
le document, vous pouvez changer la définition de
\section{}
au lieu du texte lui-même dans le
document. Vous pouvez calculer par vous-même les heures de remise en
forme gagnées pour des documents comportant plus d'une douzaine de pages.
Tous les documents LaTeX comportent trois sections : un préambule, le corps du texte et un postambule. Ces termes font partie du jargon standard et sont largement utilisés par les TeXperts.
Le préambule, dans sa forme minimale, spécifie le type du document à produire -- la classe du document -- et une directive signalant le début du corps du texte du document. Par exemple :
\documentclass{article} \begin{document}Le postambule du document est habituellement très simple. Sauf cas exceptionnels, il ne contient que la directive :
\end{document}Notez comment
\begin{document}
et
\end{document}
vont de pair. En LaTeX, on appelle cela
un environnement. Tout texte doit apparaître dans un
environnement, et de nombreuses commandes ne s'appliquent qu'à
l'intérieur des environnements où elles sont appelées. Cependant,
l'environnement document
est le seul cas où LaTeX impose
cette convention. En effet, c'est le seul environnement obligatoire
dans un document. (La classe lettre, letter
pour LaTeX,
constitue un exception, dans la mesure où elle vous impose de déclarer
\begin{letter}
et
\end{letter}
. Reportez-vous à la section
Lettres.) Quoi qu'il en soit, de nombreuses
fonctions de formatage sont spécifiées au travers
d'environnements. Elles sont décrites dans les sections suivantes.
Les classes de documents peuvent être appelées avec des arguments. Par exemple, au lieu de la taille de base de 10 points adoptée par défaut, comme dans l'exemple précédent, nous aurions pu spécifier :
\documentclass[12pt]{article}
pour produire un document basé sur une police de 12 points. La classe de documents article, opère les ajustements nécessaires.
Il existe quelques classes de documents utilisées de façon
courante. Elles sont décrites plus loin. La classe rapport
(report
) est similaire à la classe article mais
produit une page de titre et commence chaque section sur une nouvelle
page. La classe lettre (letter
) comprend des
définitions spéciales pour les adresses, les salutations et les
formules de politesse, dont quelques-unes sont décrites plus loin.
Vous pouvez inclure du code LaTeX préemballé, connu sous le nom
d'extension (package
), à l'aide de la commande
\usepackage{}
.
\usepackage{fancyhdr}La commande ci-dessus provoque l'inclusion du fichier de style LaTeX
fancyhdr.sty
se trouvant dans l'un des répertoires définis
par TEXINPUTS
, que vous-même et teTeX avez spécifié lors de
la phase d'installation et de configuration.
\documentclass{article} \usepackage{fancyhdr} \begin{document}
Remarquez que les déclarations \usepackage{}
sont
données avant la directive \begin{document}
; et donc,
dans le préambule du document.
fancyhdr.sty
étend la commande \pagestyle{}
pour vous permettre de créer des en-têtes et des pieds de page
personnalisés. La plupart des classes de documents LaTeX fournissent
des en-têtes et des pieds de page pour les styles de page standardisés
suivants :
\pagestyle{plain} % style de page par defaut -- numero de page centre % dans le pied de page. \pagestyle{empty} % pas d'en-tetes ni de pied de page. \pagestyle{headings} % imprime le numero de section et le numero de % page dans l'en-tete. \pagestyle{myheadings} % imprime de l'information personnalisee dans % l'en-tete.Tout ce qui se trouve à droite du symbole pourcent sur une ligne est un commentaire.
La commande \pagestyle{}
ne prend effet qu'à la page
suivante. Pour modifier les en-têtes et pieds de page de la page
courante, utilisez la commande :
\thispagestyle{style_de_page}
Le style des caractères dépend en partie des polices spécifiées dans le document. Toutefois, la mise en évidence de texte par les caractères gras ou italiques devrait être disponible pour toutes les polices. Le souligné peut également être utilisé, bien que son formatage présente des problèmes particuliers. Consultez la section Extensions pour LaTeX et autres ressources, plus loin.
Vous pouvez faire ressortir du texte de plusieurs manières. La plus
portable repose sur la commande \em
. Tout le texte dans
sa portée sera mis en italiques par défaut. Par exemple :
Ce mot sera {\em mis en evidence.}S'il y a du texte en italiques suivi de texte qui ne l'est pas, vous pouvez spécifier qu'un facteur de correction des italiques doit être utilisé. Pour cela, la commande est
\/
; ce qui
correspond à une barre de fraction inversée puis une barre de fraction
normale.
Cet exemple {\em sera\/} correctement imprime. Cet exemple ne sera {\em pas} imprime correctement.Légèrement moins portables, mais encore acceptables dans les situations où elles sont employées de manière isolée, il y a les commandes
\it
, \bf
, et \tt
, qui
spécifient que les caractères dans leurs portées doivent être imprimés
respectivement en italiques, en gras et en espacement fixe (teletype).
{\tt Ce texte sera imprime avec un espacement fixe,} {\it ce texte sera en italiques,} et {\bf ce texte sera en gras\dots} le tout dans un meme paragraphe.La commande
\dots
imprime une suite de trois points
correspondant aux points de suspension, qui ne seront pas coupés par
un saut de ligne.
La version la plus récente de LaTeX, qui est celle dont vous disposez, comprend des commandes tenant compte des occurrences où une manière de mettre du texte en évidence prendrait le pas sur une autre.
Cela n'est {\it pas {\bf en gras et en italiques !}}Ce qui se passe, c'est que teTeX compose le texte en italiques jusqu'à ce qu'il rencontre la commande
\bf
, endroit à partir
duquel il adopte les caractères gras.
Pour éviter cela, NFSS, la méthode de sélection pour la forme des polices, nécessite trois paramètres pour chaque jeu de caractères : la forme, la série et la famille. Tous les jeux de polices n'incluent pas l'ensemble de ces styles. LaTeX affichera cependant un avertissement s'il doit substituer une police à une autre.
Les formes suivantes peuvent être spécifiées :
\textup{texte} % caracteres "droits" (par defaut) -- upright shape \textit{texte} % italiques \textsl{texte} % obliques \textsc{texte} % petites capitalesVoici les deux séries dont disposent la majorité des polices :
\textmd{text} % serie moyenne (par defaut) -- medium \textbf{text} % caracteres grasTrois familles de caractères sont généralement disponibles :
\textrm{text} % Roman (par defaut) \textsf{text} % sans serif \texttt{text} % espacement fixe (de type Courier) ou teletypeSpécifier des styles de polices à l'aide de ces paramètres peut se faire en combinant les effets.
\texttt{\textit{Cet exemple produira vraisemblablement une substitution de police, car peu de polices comportent un style italique en espacement fixe.}}La famille de polices par défaut est la Computer Modern, qui est une police matricielle. D'autres familles de polices sont généralement au format Postscript Type 1. Consultez la section Utilisation des polices Postscript pour les détails concernant leur utilisation.
De nombreuses formes d'accents ou de caractères spéciaux sont également disponibles pour la composition. En voici quelques uns. (Essayez de les composer sur votre propre imprimante.)
\'{o} \`{e} \^{o} \"{u} \={o} \c{c} `? `! \copyright \pounds \dagEnfin, certains caractères sont utilisés comme des méta-caractères ou des caractères d'échappement en TeX et LaTeX. L'un d'eux, le symbole du dollar est mentionné plus haut. L'ensemble des méta-caractères qu'il faut faire précéder d'une barre de fraction inversée pour leur faire perdre leur signification particulière est :
# $ % & _ { }
De nombreux alphabets, comme l'alphabet grec ou cyrillique, sont également disponibles. LaTeX fournit une aide précieuse pour la composition de textes en différentes langues, que l'on peut trouver dans quelques-unes des références mentionnées ici.
Changer les marges dans un document TeX ou LaTeX n'est pas une tâche évidente. Beaucoup de choses dépendent de l'indentation relative du texte dont vous essayez d'ajuster la marge. L'endroit où est placée la commande de modification des marges est également significatif.
Pour des changements portant sur tout le document LaTeX, il existe les
commandes \evensidemargin
et
\oddsidemargin
. Elles influent sur les marges de gauche
respectivement des pages paires et des pages impaires. Par exemple,
\evensidemargin=1in \oddsidemargin=1inajoutent un pouce à la marge de gauche des pages paires et impaires en supplément de la marge gauche standard d'un pouce. Ces commandes ont un effet sur l'intégralité du document, et décaleront l'ensemble du corps du texte vers la droite et vers la gauche à travers la page, quelle que soit l'indentation locale ; leur utilisation est donc sans danger avec des environnements tels que
verse
et list
.
Ci-dessous figure un ensemble de macros de mon cru pour les changements de marges. Leur effet est différent des commandes mentionnées ci-dessus. Comme elles utilisent des commandes en TeX pur, il se peut qu'elles ne respectent pas les marges des environnements LaTeX qui peuvent être actifs, mais vous pouvez les placer n'importe où dans le document pour changer les marges à partir de ce point.
%% margins.sty -- v. 0.1 by Robert Kiesling %% Des copies strictement conformes de ce code peuvent etre librement %% distribuees. %% %% Quelques commandes elementaires de changement de marges en TeX %% pur. Les mesures sont en pouces : %% \leftmargin{1} %% fixe la marge gauche du document a 1 pouce. %% \leftindent{1} %% fixe l'indentation des paragraphes suivants a %% %% 1 pouce. %% \rightindent{1} %% fixe la marge de droite des paragraphes suivants %% %% a 1 pouce. %% \llength{3} %% fixe la longueur des lignes suivantes a 3 pouces. %% \message{Macros pour les marges...} \def\lmargin#1{\hoffset = #1 in} \def\lindent#1{\leftskip = #1 in} \def\rindent#1{\rightskip = #1 in} \def\llength#1{\hsize = #1 in} %% %% (Fin des macros pour les marges.}Mettez ce code dans un fichier nommé
margins.sty
dans le
répertoire local figurant dans votre
$TEXINPUTS
. L'explication des commandes se trouve dans
la section commentée du fichier. Pour les inclure dans un document,
utilisez la commande
\usepackage{margins}dans le préambule du document.
Pendant que nous y sommes, si ne voulez pas que le texte soit justifié à droite, vous pouvez dire à LaTeX de laisser les marges de droite en dents de scie grâce à la commande :
\raggedright
Le positionnement de l'interligne comporte également quelques complications.
La mesure baselineskip est la distance entre les lignes de texte. Il s'agit d'une mesure absolue, par exemple,
\baselineskip=24ptou encore mieux :
\setlength{\baselineskip}{24pt}La différence entre les deux formes est que setlength respectera toutes les règles de portée qui sont actives au moment où vous utilisez la commande.
Le problème avec l'utilisation de baselineskip est qu'il joue
également un rôle dans la distance entre les titres de sections, les
notes de bas de page et consorts. C'est à vous de veiller à ce que
baselineskip soit correct pour l'élément que vous êtes en
train de composer, quel qu'il soit. Toutefois, il existe des
extensions composées de macros LaTeX comme setspace.sty,
qui
vous viendront en aide dans ces circonstances. Reportez-vous à la
section
Extensions pour LaTeX et autres ressources.
LaTeX fournit des classes de documents qui décrivent des formats standardisés pour ces documents. Elles donnent accès à des environnements de composition de listes, de citations, de notes de bas de page et autres éléments textuels. Les classes de documents d'usage courant sont abordées dans les sections qui suivent.
Comme mentionné ci-dessus, les classes article
et
report
(utilisée pour les rapports) sont similaires. Les
principales différences sont que la classe report
crée par
défaut une page de titre et fait débuter chaque section sur une
nouvelle page. Dans la plupart des cas, ces deux classes de documents
sont toutefois similaires.
Pour créer des titres, des résumés et autres dans ces classes de documents, vous pouvez entrer, par exemple :
\title{La reproduction des cactacees} \author{John Q. Public} \abstract{Description de la maniere dont la cactacee commune du desert recherche des points d'eau appopries pour pratiquer ses rituels de reproduction.}dans le préambule du document. Puis, la commande
\maketitleplacé en début de texte, générera soit une page de titre dans la classe
report
, soit le titre et le résumé en haut de la
première page, dans la classe article
.
La définition des sections peut se faire avec des commandes de la liste suivante :
\section \subsection \subsubsectionCes commandes produiront des sections numérotées standardisées utilisées dans des documents techniques. Pour obtenir des sections non-numérotées, utilisez :
\section* \subsection* \subsubsection*et ainsi de suite.
LaTeX fournit de multiples environnements pour composer le texte à
imprimer. Les citations peuvent être incluses avec l'environnement
quotation
.
\begin{quotation} Début du paragraphe de la citation... ... fin du paragraphe. \end{quotation}Pour des citations plus courtes, vous pouvez utiliser l'environnement
quote
.
Pour composer des vers, utilisez l'environnement verse
.
\begin{verse} Ne pouvant m'arreter pour la mort\\ Elle eut l'obligeance de s'arreter pour moi \end{verse}Remarquez que vous devez utiliser deux barres de fraction inversées pour couper les lignes à la bonne place. Sinon, LaTeX remplit les lignes dans un environnement verse, comme dans tout autre environnement.
Les listes peuvent adopter plusieurs formats. Pour composer une liste
avec des tirets, c'est l'environnement list
qui est utilisé :
\begin{list} \item Ceci est le premier element de la liste. \item Ceci est le deuxieme element de la liste... \item ... et ainsi de suite. \end{list}
Une liste numérotée utilise l'environnement enumerate
:
\begin{enumerate} \item Element No. 1. \item Element No. 2. \item \dots \end{enumerate}
Une liste descriptive utilise l'environnement description
:
\begin{description} \item{Four} Sale, a besoin d'un nouveau bruleur. \item{Refrigerateur} Sale. Desole. \item{Evier et egouttoir} Robinet d'eau froide tache et qui goutte. \end{description}
La classe letter
utilise des définitions spécifiques pour la
composition du courrier d'entreprise.
L'environnement letter
prend un argument, l'adresse du
destinataire de la lettre. La commande address
, qui doit
figurer dans le préambule du document définit l'adresse de retour. La
commande signature
définit le nom de l'expéditeur tel qu'il
figurera après les salutations.
Le source LaTeX d'un courrier d'entreprise élémentaire pourrait ressembler à ceci :
\documentclass[12pt]{letter} \signature{John Q. Public} \address{123 Main St.\\Los Angeles, CA. 96005\\Tel : 123/456-7890} \begin{document} \begin{letter}{ACME Brick Co.\\100 Ash St.\\San Diego, CA 96403} \opening{Cher(e) Monsieur/Madame,} Concernant l'une de vos briques que j'ai retrouvee sur le tapis de mon salon entouree des debris de verre de la fenetre de ma facade... (Suite du corps de la lettre.) \closing{Sincerement votre,} \end{letter} \end{document}Notez que l'adresse inclut deux barres de fraction inversées, qui indiquent où doivent se produire les sauts de ligne.