5. L'utilisation de teTeX

Contenu de cette section

Théoriquement, du moins, vous devriez avoir tout installé correctement et être prêt à commencer. teTeX est un paquetage très vaste. Comme pour tout paquetage complexe, vous voudrez commencer à apprendre teTeX en douceur, au lieu d'être submergé par sa complexité.

Dans le même temps, nous voulons que le logiciel fasse quelque chose d'utile. Donc au lieu de regarder TeX composer

``Hello, World!''
comme le suggère le Professeur Knuth dans le TeXBook, nous allons produire quelques uns des documents propres à teTeX dans le but de le tester.

La section suivante, Imprimer la documentation est en réalité un guide pour le fonctionnement de teTeX. Elle couvre l'impression de la documentation incluse avec teTeX (qui est au format LaTeX et .dvi, bien entendu). La section d'après, Les commandes TeX et LaTeX est plus un ``livre de recettes'' qu'un guide. Elle explique la façon de formatter des documents LaTeX et couvre quelques commandes et quelques environnements des classes de documents les plus couramment utilisées.

La section Paquetages d'extension pour LaTeX et autres ressources vous indique comment utiliser les nombreux paquetages LaTeX pré-existants pour adapter les documents selon vos spécifications.

5.1 Imprimer la documentation

Vous devriez être connecté en tant que root les toutes premières fois que vous faites tourner teTeX. Si vous ne l'êtes pas, metafont pourrait être incapable de créer les répertoires nécessaires pour ses polices de caractères. Le programme texconfig dispose d'une option pour donner des droits d'écriture à tout le monde sur les répertoires de polices, mais si vous travaillez sur un système multi-utilisateurs, des considérations de sécurité peuvent rendre cette option indésirable ou pratiquement impossible à mettre en oeuvre.

Quelque soit le cas de figure, si vous ne disposez pas des droits d'écriture dans les répertoires où sont stockés les polices, metafont se plaindra bruyamment de ne pas pouvoir créer les répertoires. Vous ne verrez aucune sortie parce que vous n'aurez qu'un amas de caractères de longueur nulle correspondant aux polices. Ceci n'est pas un problème. Déconnectez vous simplement, puis reconnectez vous en tant que root, et recommencez l'opération qui a échoué.

Mais, le côté agréable de teTeX est que, si vous faites des erreurs, rien de vraiment grave ne peut se produire. Ce n'est pas comme un compilateur, avec lequel il est possible de détruire la partition racine avec un pointeur détraqué. Comment, vous n'avez pas encore lu le manuel teTeX ? Bien sûr que non ! Il est encore sous forme de code source, dans la distribution, attendant d'être sorti !

Donc, sans plus attendre, vous voudrez lire le manuel teTeX. Il se trouve dans le répertoire

/usr/lib/teTeX/texmf/doc/teteX.

Le source LaTeX pour le manuel s'appelle TETEXDOC.tex. (L'extension .tex est utilisée aussi bien pour les fichiers TeX que LaTeX. Certains éditeurs, comme emacs(1) peuvent faire la différence.) Il y a également un fichier TETEXDOC.dvi inclus dans la distribution, que vous voudrez garder en lieu sûr -- disons, dans un autre répertoire -- au cas où vous voudriez tester vos pilotes .dvi plus tard. Une fois ceci fait, tapez :

latex TETEXDOC.tex
LaTeX affichera plusieurs avertissements (warnings). Le premier :
LaTeX Warning: Label(s) may have changed. Rerun to get the
cross-references right.
est standard. Il est courant de construire la table des matières en effectuant deux passes de LaTeX sur le document. Répétez donc la commande. Les autres avertissements peuvent être ignorés sans problème. Ils vous indiquent simplement que quelques uns des chemins des FTP mentionnés dans la documentation sont trop larges pour l'espace qui leur a été alloué. ( Si vous êtes vraiment curieux, regardez dans un des ouvrages de référence sur TeX pour une discussion des \hbox et \vbox ).

teTeX a généré plusieurs fichiers à partir de TETEXDOC.tex. Celui qui nous intéresse est TETEXDOC.dvi. C'est le fichier indépendant de tout périphérique (device-independent, ou dvi) que vous pouvez envoyer soit sur l'imprimante, soit sur l'écran. Si vous utilisez teTeX dans le contexte du système X Window, vous pouvez pré-visualiser le document avec xdvi(1).

Dans le cas présent, nous supposerons que vous avez une HP LaserJet II. Vous exécuterez la commande:

dvilj2 TETEXDOC.dvi 
qui créerait un fichier de sortie au format PCL à partir de TETEXDOC.dvi en incluant les polices logicielles qui seront chargées sur la LaserJet. Il ne s'agit pas là d'une fonctionnalité de TeX ou LaTeX, mais d'une fonctionnalité fournie par dvilj2(1). D'autres pilotes de .dvi fournissent des fonctionnalités propres aux périphériques qu'ils supportent. dvilj2(1) répondra aux requêtes émises par le document LaTeX d'origine en utilisant les équivalents les plus proches disponibles sur le système. Dans le cas d'un document purement textuel, comme TETEXDOC.tex, ceci n'est pas très difficile. Toutes les polices demandées par TETEXDOC.tex seront générées par metafont, qui est invoqué automatiquement par dvilj2(1) et se charge de générer les polices qui ne sont pas déjà présentes. (Si vous faites tourner dvilj2(1) pour la première fois, le programme a besoin de générer toutes les polices, ce qui pourrait prendre des jours entiers sur une machine vraiment lente). Il existe plusieurs options de contrôle de la génération des polices par dvilj2(1), elles figurent dans la page du manuel. À ce stade, vous ne devriez pas être obligé d'exécuter metafont directement. Si ce n'est pas le cas, quelque chose à du clocher lors de l'installation. Tous les pilotes de .dvi invoqueront metafont directement à travers la bibliothèque de recherche de chemin kpathsea -- également en dehors du sujet de ce document -- et vous ne devrez pas travailler d'avantage avec metafont pour le moment -- toutes les sources pour metafont de la bibliothèque de polices Computer Modern sont fournies.

Vous pouvez imprimer TETEXDOC.lj à l'aide de la commande

lpr TETEXDOC.lj
Il se peut que vous ayez à installer un filtre d'imprimante qui comprenne le PCL. Consultez le Printing-HOWTO pour les détails.

Le teTeX Guide de neuf pages fournit des renseignements utiles pour configurer votre système de manière plus avancée, je vous en ai fourni quelques uns, mais la plupart n'est pas couvert par ce document.

Je n'ai pas été capable de vérifier une partie des informations de la section suivante, car je dispose d'une imprimante à jet d'encre couleur HP Deskjet 400 non PostScript, connectée au port parallèle de Chanel3. Cependant, ne pas être en possession d'une imprimante PostScript n'est pas une barrière pour l'impression de textes et d' éléments graphiques dans vos documents. Consultez la section Ghostscript pour installer Ghostscript, s'il n'est pas déjà installé sur votre système.

5.2 Les commandes TeX et LaTeX

La structure des documents

La préparation de documents pour les mettre en forme avec TeX est facile. Assurez vous de la présence d'une ligne vide entre les paragraphes d'un fichier texte, et passez ce fichier à la moulinette TeX à l'aide de la commande :

TeX votre_fichier_texte
Il en résultera un fichier ayant le même nom de base et portant l'extension .dvi. Le texte sera composé avec une police Computer Modern Roman, en 10-points, avec un espacement simple et une justification à droite et à gauche. Si vous recevez des messages d'erreur concernant des caractères spéciaux, comme le symbole dollar, passez-les en tapant sur la barre de fraction inversée, \, et repassez un coup de TeX sur le fichier. Vous devriez pouvoir fournir le fichier résultat au traducteur .dvi de votre choix (voir ci-dessus) pour obtenir une sortie imprimée.

La seule autre particularité des fichiers d'entrée pour TeX est qu'il faut s'assurer d'utiliser des guillemets ouvrants et fermants, qui figurent dans le fichier d'entrée sous forme d'accent aigu et d'accent grave. Le mode TeX d'Emacs en prendra soin pour vous.

"Voici des guillemets de type ascii."
``Voici les guillemets `a la TeX'.''
Vous pouvez consulter un guide comme Une courte (?) introduction à LaTeX2e décrit ci-dessus, pour avoir des astuces sur la manière de faire des modifications au format de page par défaut de TeX.

Les documents formattés avec LaTeX obéissent à certaines règles supplémentaires, mais pour des documents complexes, LaTeX peut grandement simplifier le processus de mise en forme.

En bref, LaTeX est un langage de balisage de documents qui essaie de séparer le style de sortie du contenu logique du document. Par exemple, la mise en forme d'un titre de section avec TeX nécessiterait de spécifier la présence d'un espace vide de 36 points au-dessus de l'en-tête, puis le titre lui-même en gras et en 24 points, puis la copie du titre et du numéro de page dans la table des matières, enfin l'insertion d'un espace vide de 24 points après le titre. Par opposition, LaTeX dispose de la commande \section{}, qui effectue tout ce travail pour vous. Si vous avez besoin de changer la mise en forme des titres de section à l'intérieur de votre document, vous avez la possibilité de modifier la définition de \section{} au lieu du texte du document lui-même. Il est facile de voir comment ceci peut économiser des heures de remise en forme pour des documents dépassant une douzaine de pages.

Tous les documents LaTeX ont trois sections: un préambule, le corps du texte, et un postambule. Ces termes font partie du jargon standard et sont largement utilisés par les TeXperts.

Le préambule spécifie, au minimum, le type du document à produire -- la classe du document -- et une directive indiquant le début du texte appartenant au corps du document. Par exemple:

\documentclass{article}
\begin{document}
Le postambule du document est généralement très simple. Sauf dans des cas spéciaux, il ne contient que la directive:
\end{document}
Notez que le \begin{document} et le \end{document} vont de pair. Dans LaTeX, ceci s'appelle un environnement. Tout le texte doit apparaître dans un environnement, et de nombreuses commandes ne sont valables que pour l'environnement dans lequel elles sont appelées. L'environnement document est néanmoins le seul cas où LaTeX impose cette convention. C'est en fait le seul environnement obligatoire dans un document. ( La classe letter, vous obligeant également à déclarer \begin{letter} et \end{letter} constitue une exception à cette règle. Cf. la section Le courrier . ) Cependant, de nombreuses fonctionnalités de formattage sont spécifiées par des environnements. Elles sont décrites dans les sections suivantes.

Il est possible de fournir des arguments aux classes de documents. Par exemple, à la place de la taille de base de 10 points, utilisée par défaut, comme dans l'exemple précédent, on aurait pu spécifier:

\documentclass[12pt]{article}
pour produire un document utilisant la taille 12 points comme taille de base. La classe de documents article s'occupe des ajustements nécessaires.

Il existe quelques classes de documents couramment utilisées. Elles sont décrites ci-dessous. La classe report est similaire à la classe article, mais produit une page de titre et commence chaque section sur une nouvelle page. La classe letter inclut des définitions spéciales pour les adresses, les formules de politesse dont quelques unes sont décrites ci-dessous.

Vous pouvez inclure du code LaTeX sous forme pré-emballée, connu sous le nom de package à l'aide de la commande \usepackage{}.

\usepackage{fancyhdr}
La commande ci-dessus inclurait le fichier de style LaTeX fancyhdr.sty de l'un des répertoires recensés dans TEXINPUTS que vous-même et teTeX avez spécifiés lors de l'étape d'installation et de configuration.

\documentclass{article}
\usepackage{fancyhdr}
\begin{document}

Notez que les déclarations de type \usepackage{} sont données avant la directive \begin{document}, et donc, dans le préambule du document.

fancyhdr.sty étend la commande \pagestyle{} pour vous permettre de créer des en-têtes et des pieds de page adaptés. La plupart des classes de documents LaTeX fournissent des en-têtes et des pieds de page pour les styles de pages standard ci-dessous:

\pagestyle{plain}       % style de page par defaut -- le numero de page
                        % est centre en bas de la page.
\pagestyle{empty}       % pas d'en-tetes ni de pieds de page.
\pagestyle{headings}    % affiche le numero de section et le numero de
                        % page en haut de la page.
\pagestyle{myheadings}  % affiche de l'information taillee sur mesure
                        % dans l'en-tete de page.
Tout ce qui figure à droite du signe pourcent sur une ligne est un commentaire.

La commande \pagestyle{} ne prend pas effet avant la page suivante. Pour changer les entêtes et les pieds de page sur la page courante, utilisez la commande:

\thispagestyle{the_pagestyle}

Les styles de caractères et les styles typographiques

Le style des caractères dépend en partie des polices spécifiées dans le document. Néanmoins, la mise en évidence par l'utilisation de caractères gras ou italiques devrait être disponible pour toutes les polices présentes sur le système. Le soulignage peut également être utilisé, bien que sa mise en forme présente des problèmes particuliers. Voir la section Paquetages d'extension pour LaTeX et autres ressources ci-dessous.

Il y a plusieurs manières de mettre du texte en évidence. Celle qui est la plus portable repose sur la commande \em. Tout le texte dans so champ d'action sera mis en italiques par défaut. Par exemple:

Ce mot sera {\em mis en evidence}.
Si vous avez du texte en italique qui se prolonge par du texte qui ne l'est pas, vous pouvez spécifier un facteur de correction des caractères en italique. La commande qui s'en charge est \/; c.à.d. un en barre de fraction inversée et un barre de fraction normale
Cet exemple sera {\em bien\/} affiche correctement.

Cet exemple {\em ne sera pas} affiche correctement.
Légèrement moins portable, mais tout de même acceptable dans les situations ou elles figurent seules, les commandes \it, \bf, et \tt, spécifient que les caractères dans leur portée seront affichées respectivement en italique, en gras et en espacement fixe (teletype).
{\tt Ce texte s'affichera en espacement fixe,}
{\it ce texte sera en italique,} et 
{\bf ce texte sera en gras\dots} le tout dans un paragraphe.
La commande \dots affiche une suite de trois points pour les points de suspension qui ne sera jamais interrompue par un retour à la ligne.

La version la plus récente de LaTeX, qui est celle que vous avez, inclut des commandes pour les cas où une méthode de mise en évidence prendrait le pas sur une autre.

Ceci {\it n'est pas {\bf de l'italique en gras!}}.
Ce qui se produit, c'est que teTeX formatte le texte en italique jusqu'à rencontrer la commande \bf, à partir de laquelle il passe en caractères gras.

Pour remédier à ceci, le système NFSS pour la sélection des polices de caractères nécessite trois paramètres pour chaque type d'orientation: la forme, la série et la famille. Tous les jeux de polices n'incluent pas tous ces styles. Toutefois, LaTeX affichera un avertissement s'il a besoin de substituer une police à une autre.

Vous pouvez spécifier les formes de police suivantes:

\textup{text}  % la forme droite (forme par defaut)
\textit{text}  % italique
\textsl{text}  % penche
\textsc{text}  % petites capitales
Voici les deux séries dont dispose la plupart des polices:
\textmd{text}  % moyen (medium, par defaut)
\textbf{text}  % gras
Trois familles de types sont généralement disponibles:
\textrm{text}      % romain (par defaut)
\textsf{text}      % sans serif
\texttt{text}      % machine a ecrire (espacement fixe, comme Courier)
Il est possible de combiner les effets en positionnant le style de police à l'aide de ces paramètres.
\texttt{\textit{Cet exemple provoquera sans doute une substitution de
polices, car beaucoup de polices n'incluent pas de style a espacement
fixe en italiques.}}
La famille par défaut est Computer Modern, qui est une police à base de matrices de points. D'autres familles de polices courantes sont celles de Type 1 au format PostScript. Lisez la section L'utilisation de polices PostScript . pour les détails sur la manière de les spécifier.

Il existe également de nombreux types d'accents et de caractères spéciaux qui sont disponibles pour la composition. En voici quelques uns. ( Essayez de les sortir sur votre propre imprimante. )

\'{o}   \`{e}   \^{o}   \"{u}   \={o}   \c{c}   `? `!
\copyright      \pounds         \dag
Enfin, certains caractères sont utilisés comme caractères d'échappement ou méta-caractères en TeX et LaTeX. L'un de ceux-ci, le signe dollar est mentionné plus haut. L'ensemble complet des méta-caractères, qu'il faut faire précéder d'une barre de fraction inversée pour les écrire littéralement, est:
# $ % & _ { } 

Différents alphabets sont également disponibles, comme le grec ou le cyrillique.

Les marges et l'espacement entre les lignes

Changer les marges dans un document TeX ou LaTeX n'est pas immédiat. Un tas de choses dépend de l'indentation relative du texte pour lequel vous essayez d'ajuster la marge. L'endroit où figure la commande de modification de la marge est également important.

Pour des commandes de modification dont la portant sur tout le document LaTeX, les commandes \evensidemargin et \oddsidemargin sont disponibles. Elles affectent les marges gauches des pages respectivement paires et impaires. Par exemple:

\evensidemargin=1cm
\oddsidemargin=1cm
ajoute un centimètre aux marges gauches des pages paires et impaires en plus de la marge gauche par défaut qui est d'un pouce. Ces commandes affectent le document tout entier et décaleront tout le corps du texte vers la droite et vers la gauche tout au long des pages, en ne tenant pas compte des indentations locales, ainsi, on peut tranquillement les utiliser avec des environnements tels que verse et itemize.

Ci-dessous figure un ensemble de macros de changement de marge de mon cru. Elles ont un effet différent des commandes mentionnées ci-dessus. Comme elles sont basées sur du TeX pur, rien ne garantit qu'elles respectent les marges des environnements LaTeX qui peuvent être actifs, mais vous pouvez les placer n'importe où dans le document et changer les marges à partir de ce point.

%%  margins.sty -- v. 0.1   by Robert Kiesling
%%  Copies of this code may be freely distributed in verbatim form.
%%
%%  Some elementary plain TeX margin-changing commands. Lengths are
%%  in inches:
%%  \leftmargin{1}   %% sets the document's left margin in 1 inch.
%%  \leftindent{1}   %% sets the following paragraphs' indent in 
%%                     1 inch.
%%  \rightindent{1}  %% sets the following paragraphs' right margins
%%                   %% in 1 inch.
%%  \llength{3}      %% sets the following lines' lengths to 3 inches.
%%
\message{Margins macros...}
\def\lmargin#1{\hoffset = #1 in}
\def\lindent#1{\leftskip = #1 in}
\def\rindent#1{\rightskip = #1 in}
\def\llength#1{\hsize = #1 in}
%%
%% (End of margins macros.}
Placez ce code dans un fichier appelé margins.sty dans votre répertoire $TEXINPUTS local. Les commandes sont expliquées dans les commentaires du fichier. Pour les inclure dans un document, utilisez la commande:
\usepackage{margins}
dans le préambule du document.

Pendant que nous y sommes, si vous ne voulez pas que la justification porte sur la marge de droite, ce qui est la cas par défaut, vous pouvez dire à LaTeX de laisser les marges de droite ``en vrac'', grâce à la commande:

\raggedright

Le positionnement de l'interlignage a également ses complexités.

L'unité baselineskip est la distance entre deux lignes de texte. Elle est donnée comme une mesure absolue. Par exemple :

\baselineskip=24pt
ou mieux encore :
\setlength{\baselineskip}{24pt}
La différence entre les deux formes est que setlength respectera les règles de portée en vigueur lors de son utilisation.

Le problème en utilisant baselineskip est qu'il affecte aussi la distance entre les entêtes de section, les notes de bas de page et autres. Vous devez prendre soin de ce que baselineskip soit correct pour tous les éléments de texte que vous mettez en forme. Il existe néanmoins des paquetages de macros LaTeX, comme setspace.sty, pour vous aider dans ces circonstances. Lisez la section Paquetages d'extension pour LaTeX et autres ressources .

Les classes de documents

LaTeX dispose de classes de documents fournissant des formats standardisés pour les documents. Ils comprennent des environnements pour mettre en forme des listes, des citations, des notes de bas de page et autres éléments textuels. Les classes de documents couramment utilisées sont couvertes dans les sections suivantes.

Les articles et les rapports

Comme mentionné plus haut, les classes article et report sont similaires. Les différences principales sont que la classe rapport crée une page de titre par défaut et commence chaque section sur une nouvelle page. Néanmoins, ces deux classes de documents sont en grande partie similaires.

Pour créer des titres, des résumés et autres dans ces classes de documents, vous pouvez par exemple taper:

\title{Les habitudes reproducives des cactacees}
\author{John Q. Public}
\abstract{Une description de la maniere dont les cactacees communes du
desert recherchent des points d'eau convenant a leurs
rituels de reproduction.}
dans le préambule du document. Ensuite, la commande:
\maketitle
donnée au début du texte, va générer soit une page de titre dans la classe rapport, soit un titre et un résumé en haut de la première page dans la classe article.

Les sections peuvent être définies à l'aide de l'une des commandes suivantes:

\section
\subsection
\subsubsection
Ces commandes produiront les sections numérotées de manière standard utilisées dans des documents techniques. Pour les sections non-numérotées, utilisez:
\section*
\subsection*
\subsubsection*
et ainsi de suite.

LaTeX fournit un grand nombre d'environnements pour la mise en forme. Vous pouvez inclure des citations à l'aide de l'environnement quotation.

\begin{quotation}
Debut du paragraphe a citer...

... fin du paragraphe.
\end{quotation}
Pour des citations plus courtes, vous pouvez utiliser l'environnement quote.

Pour mettre en forme de la poésie, utilisez l'environnement verse.

\begin{verse}
Ne voulant m'arreter pour la mort\\
gentiment elle s'arreta pour moi
\end{verse}
Notez que vous devez utiliser deux barres de fraction inversées pour aller à la ligne aux bons endroits. Sinon, LaTeX remplit les lignes dans l'environnement verse comme dans tout autre environnement.

Il y a plusieurs sortes de listes. Pour mettre en forme une liste avec des puces, l'environnement itemize est utilisé:

\begin{itemize}
\item
Voici le premier element de la liste.
\item 
Voici le second element de la liste...
\item
... et ainsi de suite.
\end{itemize}

Une liste numérotée utilise l'environnement enumerate:

\begin{enumerate}
\item 
Premier element.
\item
Deuxieme element.
\item
\dots
\end{enumerate}

Une liste descriptive utilise l'environnement description.

\begin{description}
\item[Four] Sale, a besoin d'un nouveau bruleur.
\item[Refrigerateur]  Sale, desole.
\item[Evier et egouttoir]  Taches, fuites au robinet d'eau froide.
\end{description}

Le courrier

La classe letter utilise des définitions spéciales pour la mise en forme du courrier d'affaires.

L'environnement letter prend un seul argument, l'adresse du destinataire de la lettre. La commande address qui doit apparaître dans le préambule du document définit l'adresse de l'expéditeur. La commande signature définit le nom de l'expéditeur, tel qu'il apparaîtra après les salutations.

Le source LaTeX d'un exemple de courrier d'entreprise pourrait ressembler à ceci:

\documentclass[12pt]{letter}
\signature{John Q. Public}
\address{123 Main St.\\Los Angeles, CA.  96005\\Tel: 123/456-7890}
\begin{document}
\begin{letter}{ACME Brick Co.\\100 Ash St.\\San Diego, CA 96403}
\opening{Cher(e) Monsieur/Madame:}

Concernant l'une de vos briques que j'ai retrouvee sur le tapis de mon
salon entouree des eclats de verre de la fenetre de ma facade...

(Suite du corps de la lettre.)

\closing{Cordialement,}

\end{letter}
\end{document}
Notez que les adresses incluent des suites de deux barres de fraction inversées, qui spécifient où doivent se produire les sauts de ligne.

5.3 Paquetages d'extension pour LaTeX et autres ressources

Plus haut, nous avons mentionné que l'utilisation du souligné en tant que méthode de mise en évidence posait des problèmes particuliers. En fait, TeX n'a aucun problème pour souligner du texte car il s'agit d'une convention typographique propre aux mathématiques. En LaTeX, vous pouvez souligner des mots à l'aide de la commande:

\underline{texte a souligner}
Le problème est que le souligné ne suivra pas les sauts de ligne, et, parfois, il peut se révéler irrégulier. Cependant, il existe un paquetage préfabriqué de macros pour LaTeX qui fait du souligné la méthode de mise en évidence par défaut. Il s'agit de ulem.sty, l'un des nombreux paquetages faisant partie des contributions à LaTeX et qui sont disponibles gratuitement par l'Internet.

Pour utiliser ulem.sty, incluez la commande:

\usepackage{ulem}
dans le préambule du document.

Le LaTeX Catalogue, fournit une description en ligne de chaque paquetage LaTeX disponible, comprenant son nom et son chemin dans les CTAN. Pour connaître l'URL de l'édition la plus récente du Catalogue, consultez la section Autres sources d'information .

Les paquetages disponibles pour LaTeX comprennent:

ifthen

Inclut des directives conditionnelles dans vos documents.

initials

Definit une police pour les lettrines.

sanskrit

Un préprocesseur et des polices pour produire des documents en sanskrit.

recipe

Une classe LaTeX2e pour mettre en forme des recettes de cuisine.

refman

Des variantes des styles article et rapport.

Pour former l'URL complet à partir des chemins donnés dans le Catalogue, concaténez l'URL menant vers la machine hôte et la racine de l'arborescence CTAN de l'archive que vous voulez utiliser avec le chemin indiqué dans le Catalogue. Par exemple, la racine de l'arborescence CTAN du site ftp.tex.ac.uk est ctan/tex-archive. L'URL complet pour accéder au répertoire contenant refman sera alors:

ftp://ftp.tex.ac.uk/ctan/tex-archive/   + 
macros/latex/contrib/supported/refman   =

ftp://ftp.tex.ac.uk/ctan/tex-archive/macros/latex/contrib/supported/refman/
Certains paquetages contiennent plus d'un fichier, donc, seul le chemin vers le répertoire du paquetage est donné.

À l'aide de l'URL, vous pouvez récupérer le paquetage à partir de l'un des sites CTAN recensés dans la section Appendice A . Il est possible de décharger la liste complète du contenu de l'archive qui se trouve dans le fichier FILES.byname, situé à la racine de l'archive. Il est également possible de faire une recherche par mot-clé en ligne par la commande ftp(1) :

quote site index <keyword>


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